Écrit par : un parent de la communauté Adopt4Life
C’est probablement la 4e ou 5e fois que nous avons dû appeler la ligne d’écoute, désespérément à la recherche de soutien, que j’ai réalisé que ce n’était pas juste un mauvais jour… ou un enfant aux prises avec une surcharge sensorielle… ou simplement une « mauvaise éducation » de notre part, comme on nous l’avait si souvent répété. Nous vivions avec un enfant qui était violent et nous étions en danger.
Je me rappelle être passé par toutes les étapes du deuil :
Le choc – Est-ce que c’est vraiment en train de se produire?
Est-ce que mon petit garçon autrefois joyeux et câlin veut vraiment nous tuer? La première fois qu’il a essayé de me poignarder, nous n’avons pas appelé le 911… Ce n’était qu’un petit garçon après tout. Ce n’était pas vraiment en train d’arriver.
Le déni — Cela va s’estomper en grandissant.
C’est arrivé à cause de son temps en institution, il a vécu des traumatismes. Avec assez d’amour, nous pouvons y remédier. On a juste à changer son alimentation, à lui donner un peu plus d’attention, ce n’est vraiment pas SI pire que ça.
La colère – Est-ce que c’est vraiment ça ma nouvelle vie?
Personne ne nous croit; tous les professionnels nous répètent que nous faisons tout correctement. Pourquoi est-ce qu’il ne peut pas juste arrêter? Mon attachement pour lui commence à faiblir. Nous marchons sur des œufs et je déteste ça.
Le marchandage — Peut-être que si nous faisions seulement…
Peut-être que si nous n’étions pas aussi stricts, ce sera correct. Nous devons juste être un peu plus flexibles. Nous allons être corrects… n’est-ce pas? On ne peut pas appeler la SAE, c’est sûr qu’ils vont nous l’enlever. On va être correct…
La dépression — Ça ne s’améliore pas.
Je ne peux pas vivre ma vie comme ça. Nous mettons nos autres enfants en danger. Personne ne nous aide.
La recherche de solution — Quelqu’un doit être à même de nous aider.
Nous sommes à la recherche d’idées radicalement nouvelles. Nous répétons aux gens que nous sommes en crise. Nous avons appelé la SAE et leur avons dit que nous n’étions pas en sécurité, que nous avions besoin qu’un soutien de crise soit mis en place de manière urgente ou que nous allions faire face à un effondrement de l’adoption.
L’acceptation – L’amour ne suffit pas.
Nos amis et notre famille ne sauront jamais totalement ce que ça signifie de vivre avec la violence et l’agressivité d’un enfant envers ses parents. Ce n’est pas une phase. Nous allons continuer de sonner l’alarme jusqu’à ce que quelqu’un nous aide, nous valide et nous soutienne. Nous vivons de la VEP.
Notre lutte contre la VEP est toujours en cours. Nous avons appris des techniques; certaines aident, d’autres pas. Nous n’avons plus peur des appels hebdomadaires à la SAE et au 911. Nous savons que l’amour que notre fils nous porte n’est pas défini par ses actions, quelque chose qui a été très dur à accepter.
Nous avons établi des liens avec un petit groupe de familles qui vivent le même combat que nous. Nous savons que nous ne sommes pas seuls, qu’avec chacun de nos appels, nous devenons le fragment d’une voix plus forte pour toutes ces familles qui ont encore trop peur de prendre la parole. Votre combat est notre combat. Nous sommes tous solidaires. Nous sommes #PlusFortsEnsemble.