Je suis prisonnière. Prise au piège de mon propre esprit. Et le pire dans tout ça, c’est que personne n’est au courant.
Après des années de pratique, je suis passée maître dans l’art de cacher à quel point ça fait mal. Je suis une spécialiste des sourires. Je suis probablement la dernière personne que vous vous attendriez à voir aux prises avec ceci. Et pourtant me voilà. Je fais partie du cinquième de la population canadienne qui en souffre. La maladie mentale.
Maintenant que vous connaissez mon petit secret, vous me jugerez possiblement. La plupart des gens le font. Ils minimisent la sévérité de ma maladie. Ils disent que je suis faible ou paresseuse. Pourtant, ces gens n’ont jamais été à ma place. Ils n’ont jamais eu à faire le choix de se battre tous les matins, à décider d’être heureux malgré la noirceur ou à outrepasser leurs limites pour atteindre leurs rêves. Je me bats tous les jours pour être moi-même. C’est difficile, mais je le fais quand même. Parce que je suis une guerrière. Je n’abandonne pas. Je suis forte.
La maladie mentale n’est pas un choix. C’est une maladie. La difficulté réside dans le fait que personne ne sait que vous en souffrez, puisqu’elle est invisible. Les gens la gèrent de différentes manières. Chacun l’affronte différemment. En parler avec d’autres personnes, dans un environnement sécuritaire et absent de jugement, peut aider à diminuer une partie de l’isolement qui rend cette maladie si terrible.
D’après mon expérience personnelle, écrire au sujet de mes sentiments et partager mon vécu avec les autres a été une source d’aide et de guérison incroyable. J’ai découvert qu’en parlant avec d’autres personnes de mes propres difficultés en matière de santé mentale, ces derniers se sentent en sécurité pour à leur tour partager leur propre parcours. Ensemble, nous sommes plus forts.
Parler de ce contre quoi nous devons lutter peut aider les autres à mieux le comprendre. Cela entame une conversation qui mène à davantage d’acceptation.
Souvent, lorsque nous sommes en crise, au fond du gouffre de la maladie mentale, nous ne savons même pas de quoi nous avons besoin. Parfois, nous nous isolons, dans la honte, dans la culpabilité ou tout simplement parce que nous ne voulons pas être avec les autres quand nous ne nous sentons pas à notre meilleur. Malheureusement, la maladie mentale n’est pas un mauvais moment qui finit par passer après quelques jours. Si nous n’en parlons pas ou n’apprenons pas des façons de gérer la maladie, elle peut carrément nous anéantir.
Nous sommes bien plus que notre maladie mentale. Nous sommes plus forts que nos luttes. Et tellement plus que les étiquettes que nous portons.
Ne vous cachez pas de qui vous êtes. Soyez vous-mêmes. Vous êtes parfait tel que vous êtes.
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